
Dans la nuit du 22 au 23 mars dernier, un chrétien et sa fille de cinq ans ont été tués dans une frappe de drone russe à Kiev. Ils logeaient dans une maison qui appartenait à l’église Emmanuil, elle aussi détruite. "Nos pensées vont à leurs proches et nos prières à tous ceux qui sont touchés par cette tragédie", a partagé l’église sur Facebook.
Une "attaque de drone" s'est abattue sur la capitale Ukrainienne, Kiev, dans la nuit du 22 au 23 mars, selon le bureau du procureur de la ville de Kiev. L’un d’entre eux est tombé sur une maison que l’église évangélique Emmanuil avait mise à disposition d’une famille chrétienne qui avait fui les combats à l’est, rapporte Evangelical Focus. Le père de trente-cinq ans et sa fille de cinq ans sont décédés. La mère a quant à elle été hospitalisée.
"Les sauveteurs et les forces de l’ordre travaillent actuellement sur le terrain, documentant les crimes de l’État agresseur", a poursuivi le procureur.
Sur son compte Facebook, l’église a partagé sa "douleur incroyable" et a demandé des prières pour la mère de famille qui "a survécu mais a perdu sa famille".
"Notre église vit une douleur incroyable aujourd'hui. Notre frère en Christ et sa fille de 5 ans ont été tués dans une frappe de drone. Cette famille a déménagé d'Orikhov, pour échapper à la guerre. Maman, Oleksandra, a survécu mais a perdu sa famille. Priez pour Alexandra, que Dieu lui donne la force pour surmonter cette terrible perte."
La famille était membre d’une église dans la ville d'Orikhiv mais a dû fuir à Kiev en réaction aux diverses attaques russes et à la confiscation de leur entreprise familiale. Le père les a rejoints au début de l’année 2025, précise Evangelical Focus.
"Notre église renaîtra"
Un autre drone russe est également tombé sur l’église évangélique Emmanuil et a causé de nombreux dégâts. Des images publiées sur le compte Instagram de l’église montrent des fenêtres détruites, des décombres et le toit abîmé.
"Malgré la douleur nous savons que Dieu ne nous a pas abandonnés", a commenté l’église. "Nous croyons que l'amour est plus fort que la mort, et notre église renaîtra comme un symbole de foi, d'espoir et de fermeté", a-t-elle ajouté.
Sommet pour l'Ukraine à Paris
Ce vendredi 28 mars marque le 1 129e jour de la guerre en Ukraine. Hier, à Paris, les dirigeants de 30 pays européens se sont réunis pour un sommet consacré aux garanties de sécurité à apporter à l’Ukraine. À l’issue de plus de trois heures de discussions à l’Élysée, Emmanuel Macron a évoqué la possibilité de déployer une "force de réassurance" européenne en cas de paix. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué cette dynamique en déclarant :
"Nous avons réuni 30 pays qui ont dit ouvertement ce matin qu'ils n'ont jamais vu l'Europe aussi forte depuis très longtemps, et j'entends par là l'Europe, et non pas les institutions au sein de l'Europe."
Malgré cette démonstration d’unité, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé sa frustration à l'issue du sommet : "Il y a beaucoup de questions, et peu de réponses" sur le rôle, les responsabilités et le commandement d’un éventuel contingent européen, a-t-il regretté.
Ce sommet intervient dans un contexte de trêve énergétique instable. Un accord tacite, négocié sous la pression de Washington, prévoit depuis le 25 mars l’arrêt des frappes sur les infrastructures énergétiques des deux camps. Pourtant, jeudi, Kiev a accusé Moscou d’avoir bombardé Kherson, causant deux morts et des coupures de courant. Moscou, de son côté, accuse l’Ukraine d’avoir visé plusieurs sites énergétiques en Russie et en Crimée, ce que Kiev dément.
Mélanie Boukorras (avec AFP)